Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

mercredi 20 octobre 2010

Les Saints et les Maudits


La prise de position de l'OCT via son Président, a provoqué chez moi une réaction de dégoût égale à celle qu'avait provoquée ma lecture de l'immonde « Temps de Franco » de Michel del Castillo. Et ce n'est pas peu dire, quoique faisant trop d'honneur à l'un et à l'autre.

Que L'OCT s'engage ainsi aux côtés du PP en pré campagne électorale espagnole, est son problème, bien qu'il engagerait, en toute rigueur ainsi, les aficionados français, que prétendument il représente, et que donc, il est sensé avoir consultés. Mais que dans la foulée il prenne une position, c'est de l'OCT dont je parle, plus que contestable sur le devoir de mémoire espagnol aussi me paraît, toujours au nom des aficionados français détestable et franchement condamnable. En tous cas, de mon point de vue, faisant cela, il prend un risque considérable vis à vis de ceux qu'il considère très abusivement comme sa chair à canon et dont il prétend détenir une légitimité qui du coup, est encore plus qu'usurpée, si cela était possible. Mais à l'évidence, nous sommes dans un mouvement purement sectaire, de senoritos « made in france».

Je vais tenter de m'en expliquer. Ceci permettra également de clarifier mon opinion, ou plutôt, mon sentiment, vis à vis de ma chère Maja Lola, ce qui, en définitive, est infiniment plus important à mes yeux, pour une question de Qis comparés. La comparaison étant très à l'avantage de Maja Lola. J'annonce par avance que ce sera un peu long, mais je ne vois pas comment le sujet pourrait se prêter à simplification, ou être traité par voie seulement et haineusement polémique, façon OCT, en une phrase irresponsable ou « insensée », pour le coup, de son incontinent et aujourd'hui triomphant Président.

Avant toutes choses il me paraît important de s'affranchir de certains stéréotypes appliqués à l'Espagne. Par exemple, les foules qui rejoignirent Franco, ne sont pas toutes constituées de fascistes ou de crétins. Il en fut beaucoup qui furent effrayées par les velléités réformatrices de Azana et de la seconde République. Ce ventre mou étant manipulé par les pouvoirs institutionnels, l'Église et l'Armée. Or Azana n'avait les moyens ni financiers ni humains de parvenir à ses fins. Les républicains, au sens large, et encore moins le PSOE, n'étaient ni unis, ni même cohérents, et les communistes ne constituaient nullement un péril, pas plus d'ailleurs que les maçons.

C'est bien le scandaleux pacte de non intervention, imposé par les Anglo saxons qui a d'une certaine façon « contraint » les républicains à se tourner vers les Russes pour obtenir, à prix exorbitant d' or, c' est le cas de le dire, des armes. Franco a obtenu, lui, de façon immédiate l'aide des fascistes Allemands et Italiens, qu'il remboursa jusqu'en 1965, ce qui lui permit, alors que la République était totalement désorganisée et divisée sur la marche à suivre, de procéder au déploiement des troupes marocaines, (légion et troupes marocaines) qui jouèrent un rôle si brutal et déterminant lors de la marche sur Madrid, pendant que Mola, faisait le « travail » au Nord, avec ses « requetes », prêts depuis belles lunes à en découdre, et parfaitement bien entrainés avec l'aide « discrète » de Mussolini.

Dès le mois d'Aout 1936, l'Église s'était déterminée en faveur de la rébellion, l'assimilant à une « Croisade » et ne cessa plus d'appuyer le Mouvement. Notons, que dès sa fondation dans les années 30, la Phalange de Jose Antonio Primo de Rivera employait couramment dans son organe de presse FE comme « Falange Espanola » le terme « croisade » et justifiait l'emploi de la force « légitime ». La phalange était authentiquement fasciste et le revendiquait, bien que son orientation catholique intégriste était quelque peu antinomique.

On avait auparavant « inventé » un complot communiste, sur la base de 3 documents secrets qui firent référence pour l'Église elle même, et auquel, le trop souvent maladroit et peu perspicace Madariaga, se laissa prendre. Or Southworth démontra avec brio dans son « Mythe de la Croisade de Franco », qu'il s'agissait de faux, ce que plus personne ne discute actuellement. De plus, à cette époque, le credo des communistes était de faire alliance avec les « bourgeois » républicains de gauche, afin de s 'implanter. On peut penser qu'il s'agissait d'une stratégie du « Cheval de Troie », inspirée de celle employée lors du front populaire de Blum, mais surtout, ce fut de fait sur les communistes que reposa la lourde tâche de constituer une armée de la République.

La stratégie de « Gagner la guerre pour faire la Révolution » s'opposait à celle, qui s'avéra désastreuse des anarchistes, de « faire la Révolution pour gagner la Guerre », et devait conduire aux événements tout aussi désastreux de Barcelone, mi 1937, qui vit des affrontements entre républicains, provoqua la chute de Largo Caballero, et la stratégie de résistance à l'extrême défendue par Negrin, totalement dépendant des communistes, à l'intérieur comme à l'extérieur, pour durer, et avec les risques d'embrasement généralisé tenter d'obtenir une médiation en particulier des français et des anglo saxons. Mais, avec la chute du Nord de l'Espagne, et ses ressources minières, excitant en particulier l'intérêt de Hitler, pour sécuriser son effort guerrier, s'ajoutant au fait que le territoire des rebelles regroupait la quasi totalité des ressources agricoles du pays, la messe était dite déjà, quant à l'issue de la Guerre.

Au mois de Novembre 1936, toujours, l'attaque sur Madrid fut un fiasco quasi « miraculeux » des rebelles, en grande partie grâce à l'arrivée toute récente des armes russes performantes (fin Octobre 1936), chars et avions, à l'impact psychologique de l'engagement des « Brigades Internationales », mais surtout au fait que les Républicains avaient pu avoir tous les détails des plans de l'attaque des insurgés. Tellement miraculeux d'ailleurs, que le gouvernement s'était au préalable, évadé à Valence, laissant la défense de Madrid, aux mains des communistes ou des ex jeunesses du PSOE ralliées au communisme, des anarchistes et de Miaja.

L'insurrection des généraux rebelles contre la République était devenue une Guerre, dont l'issue échappait de fait aux espagnols eux mêmes, puisqu'elle dépendait pour l'un et l'autre camp de ces soutiens étrangers, aux seuls profits, in fine, du camp franquiste, de la phalange et du clergé, ce dernier, bien décidé, contre sa bénédiction inespérée, à en tirer les avantages maximum, ce qui fut le cas. Ainsi naquit cet étrange régime dictatorial parfaitement défini par « national -catholicisme », dominé par la branche ultra du catholicisme via le très florissant Opus Dei, né en 1928, ce qui pourrait avoir son importance.

Définition, qui de fait, aurait tendance à le différencier d'un fascisme traditionnel, par essence athée. Cette particularité est largement exploitée par les historiens « révisionnistes », dans l'inutile et interminable débat visant à savoir si le régime franquiste était ou non fasciste. Ou fascisant ou « fascistoide », ou autoritaire, ou même paternaliste, mais oui, tout le monde étant de fait plutôt d'accord sur l'appellation de dictature. Certains allant même jusqu'à affirmer qu'il « s'était joué » de Hitler, ce que démentent toutes les études sérieuses, y compris de Payne, pourtant rallié à la cause « révisionniste » précitée de Pio Moa, auteur de chevet dit t'on de l'estimable Aznar, idole de l'OCT, via son déviant et très inconséquent Président.

Voilà donc, Franco a gagné « sa » Guerre, « sa Croisade ». Immédiatement, le Vatican le salue comme un sauveur du catholicisme. Dans la foulée, profitant de la confusion de la seconde Guerre Mondiale, il apure, torture, garrote, emprisonne, spolie, envoie dans des camps de travail ou de rééducation, « promène », gélifiant l'Espagne dans une gangue de haine vindicative pour les vainqueurs, de silence terrorisé pour les vaincus. On est loin d'en avoir fini avec le décompte de ces victimes oubliées. C'est qu'il faut extirper, après avoir fait inutilement durer la guerre, le venin « maçon, anarchiste et communiste » de la Nation. Nul mieux que le très modéré Javier Tusell n'a décrit les mécanismes intimes de « la dictatura de Franco », et j'en conseille la lecture à l'omniscient Président de l'OCT. Il poursuit sa stratégie de rouleau compresseur, lent et implacable, conforme à son désir d'être plus intéressé par les « âmes » que par les « territoires », la seconde Guerre Mondiale lui assurant une totale impunité.

Cette lenteur, quasi pathologique, pure « gallega » pendant la Guerre d'Espagne, exaspérait souvent aussi bien les italiens que les allemands, pour des raisons différentes. Ce fut donc tout aussi méthodiquement, jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, qu'il poursuivit son œuvre rédemptrice. L'ignoble loi des Responsabilités lui permettant, sans limitation de temps, de poursuivre ceux qui s'étaient compromis avec la République et de les envoyer au garrot vil ou devant un peloton d'exécution, jusques et y compris à la fin calamiteuse de son « règne », dominée par le « bunker », autour de son gendre et de sa femme.

Agonisant, dévasté, après avoir été très diminué, depuis des années par la maladie de Parkinson, le dernier 1e Octobre qu'il présida, il trouva la force de vomir sa haine des maçons, anarchistes et communistes. Derrière lui, Carmen Polo riait de toutes ses grandes dents. L'attendait une mort terrible quand son corps littéralement implosa en de multiples hémorragies, et qu'on tenta de façon inhumaine de le maintenir, au moins jusqu'au renouvellement des Cortes. C'est Nuneca, sa fille, et probablement, avec sa mère, la seule personne qu'il aima, autre que lui, dès qu'il eût la certitude d'être investi d'une mission divine, qui imposa qu'on cesse les opérations, transfusions etc....... « C'est dur de mourir » dit t'il, lui qui avait envoyé tant de monde à la mort. Il y avait du sang jusque sur les murs de sa chambre.

L'Eglise espagnole avait demandé dès la fin de la Guerre Civile, que de nombreux ecclésiastiques, victimes du camp républicain, soient béatifiés. Le Pape Pie XII, compte tenu des chutes de Hitler et de Mussolini, et du ressentiment des alliés vis à vis de l'attitude de l'Espagne durant la seconde guerre mondiale, avait préféré ne pas s 'engager sur cette voie.

Ce point mérite une incise. Parmi les lieux communs en vogue sur la Guerre d'Espagne, il en est un autre qui glorifie exagérément le camp républicain. A tel point qu'émettre certaines réserves pourrait vous faire basculer dans le camps des « fascistes » ou des « révisionnistes ». Pourtant, la République, « la chica bonita » a commis bien des erreurs. Incapable de se fédérer autour des républicains de gauche de Azana, le plus brillant de tous, elle dut subir de 1931 à 1933 les assauts de la CNT anarchiste qui nuisirent tant à sa fragile unité. Elle eut bien plus, in fine, à souffrir des émeutes du type Casas Viejas, pourtant de peu d'ampleur, relativement, que par exemple du soulèvement militaire de Sanjurjo. Elle finit par être accusée par la droite de ne pas être capable de maintenir l'ordre, par la gauche extrême de jouer contre le peuple. Paradoxal!

Elle mit en chantier dès 31 d'immenses chantiers, tels que la rédaction d'une Constitution qui laïcisait l'État, la séparation de l'Église et de l'État donc, l'interdiction de certains ordres religieux tels que les Jésuites, l'arrêt des financements de l'Église, la construction d'une École Publique forte et laïque, mais aussi, une tentative de reforme agraire, une réforme massive de l'armée surnuméraire en officialité jusqu'à la caricature, mais aussi les autonomies et le droit de vote aux femmes, bien avant qu'il ne soit accordé en France. Azana était persuadé que c'était d'une démocratie moderne dont l'Espagne avait besoin pour sortir de son marasme, démocratie à l'image de la française qu'il admirait.

Les trois qu'il put vraiment mener à bien furent celle des autonomies, la séparation de l'Église et de l'État et la refonte de l'Armée. Le vaste programme de laïcisation de l'Enseignement ne put pas être réalisé aussi bien qu'il eût été souhaitable, faute de moyens financiers mais aussi de compétences humaines. De plus, l'attente des syndicats était immense et l'UGT et la CNT firent une surenchère révolutionnaire absurde, tandis que les Cortes faisaient obstacle aux réformes emblématiques agraire et religieuse.

L'attitude absurde de Largo Caballero en concurrence avec Prieto favorable à un rapprochement du PSOE avec les républicains de Azana, favorisa l'émergence de la CEDA en 33, qui surfa également sur le ressentiment des militaires, la guerre déclarée à la République par la hiérarchie catholique, dans lequel le très habile Gil Robles avait réussi à fédérer ces catholiques y compris modérés, effrayés à la foi par la réforme de l'Eglise et la réforme agraire. Le dé tricotage des réformes du deux premières années favorisèrent des pulsions révolutionnaires chez Largo Caballero et même chez Prieto, mais pour des raisons différentes. Largo Caballero, au fond « possibiliste » et réformateur, il l'avait prouvé en collaborant avec Primo de Rivera, cherchait surtout à surenchérir, ce qui était obsessionnel chez lui, sur la très radicale CNT. Ceci donna la révolution manquée de 1934, faute de préparation, qui se développa uniquement dans les Asturies, après avoir assez lamentablement échoué à Madrid et Barcelone et donna lieu à une répression terrible, par les troupes marocaines de Franco, qui augurait de ce que serait la Guerre Civile.

A l'exception de Vidal y Barraguer, qui cherchait une voie de négociation ou de Concordat avec la République, dès le départ, la totalité de la hiérarchie catholique, et ce malgré également, de timides exhortations à la modération de la part du Vatican, s'était positionnée en opposition absolue, organisant aussi des évasions de capitaux, (Segura).

Pour sauver l'UGT, Largo Caballero avait nié toute participation aux événements des Asturies, laissant, par la suite, le champ libre aux communistes, qui avaient été, faute de moyens et de représentativité, peu actifs dans cette affaire. Leur propagande devait par la suite largement utiliser cet argument.

Azana, emprisonné reçut des milliers de lettres lui disant la confiance que tout un peuple portait en lui. Libéré, faute de preuves, il s'acharna, de meeting en meeting, à rebâtir une union des forces de gauche, avec l'aide de Prieto, réfugié à Paris après sa malencontreuse histoire d'importation d'armes. Ceci donna le « Front Populaire » espagnol, que Largo Caballero soutenait du bout des lèvres, tout en précisant qu'il ne participerait pas à un gouvernement de centre gauche. Ce qu'il fit, dès que le Front Populaire eût gagné les élections de Février 1936.

La suite fut un engrenage assez effrayant, entre les affrontements syndicaux, les provocations phalangistes, et cette rébellion qui se préparait et que tout le monde connaissait. Mais les gens de gauche conservaient le souvenir de la ridicule Sanjurjada et en étaient venus, peut être, pour certains, à souhaiter l'affrontement pour le mater et repartir sur des bases plus saines. Le parti communiste avait absorbé les Jeunesses Socialistes, et Largo Caballero, avec sa finesse politique habituelle, y voyait plutôt un triomphe du PSOE.

Mola, le Directeur préparait assez sereinement la rébellion, en fixant les principes d'une répression très dure pour annihiler les velléités « révolutionnaires » des « izquierdas ». Franco qui n'appréciait guère Sanjurjo et se méfiait de Mola se faisait tirer l'oreille jusqu'à ce que Calvo Sotello ne soit assassiné, en réponse à un autre assassinat de la Phalange. En fait, c'était Gil Robles qui était visé, mais comme il était absent, on s'est rabattu sur Calvo Sotello.

Le 17 Juillet 1936 les militaires passaient à l'action.

A suivre, peut être!!!!

dimanche 10 octobre 2010

Georges est revenu!

Georges est revenu, voilà une nouvelle d'importance.

Nous avions beaucoup aimé, « Drôles de Petites bêtes » qui incitèrent tant Mathilde à lire, même si aujourd'hui, ce sont des histoires de vampires. Elle écoutait ces histoires que je lui lisais chaque soir,
avec ces yeux de mer tendre qui se rend au soleil couchant.

« Mireille l'Abeille », « Luce la Puce », « Grace la Limace », « Adrien le Lapin », et même « Huguette la Guêpe » allez savoir pourquoi.

Toute la collection stockée dans un bahut. Dont « Georges le Rouge Gorge ».

J'ai un grand catalpa, du genre envahissant. Aussi une horreur d' albizia qui finira bien par me soulever la maison. Le putain de catalpa prenait ses aises chez les voisins qui ne se sont jamais plaints, mais ça m'ennuyait; l'albizia répand des choses gluantes qui pourrissent mon toit. Bref, afeitado sévère, pour les deux, chaque année. Au frontal. C'est assez laid mais au printemps ils repartent comme des forcenés.

Ainsi, j'ai le triste privilège d'avoir dans mon jardin les deux grands arbres les plus grotesques du quartier. Mais quand chaque année je les réduis quasiment au fût, et qu'ils ressemblent à de pathétiques poteaux honteux, prolongés de hideuses excroissances je m'interroge sur l 'utilité de garder ces ornements de jardins normaux, ( il y en a tout autour de ma maison des jardins normaux), et aussi, chez moi, sur d'éventuels signes avant coureurs de sénilité.

Le jardinier râle chaque fois qu'il doit procéder à la honteuse amputation. Il s'est reconverti au jardinage et suit quelques cours. "C'est difficile" me dit t'il mais pour la finesse du travail qu'il a à effectuer chez moi, ça suffit bien. Il joue au rugby dans une équipe d'anciens, mais lui n'avait jamais joué auparavant, et n'est pas vraiment un ancien. Il ne fait pas grand chose comme tout le monde, mais toujours avec un grand sourire d'enfant. Il vient d'avoir une fille. Son « épouse », il dit toujours son « épouse », tient sa comptabilité et fait les factures. « J'ai de la chance dit t'il car moi, les factures, vous savez.......... Et le ordinateurs. Pffffffffff ». Je n'ai pas répondu « je sais », j'ai ri avec lui.

Sur le catalpa, je laisse une branche de 2 mètres, horizontale. C'est encore plus hideux mais me permet de pendre des distributeurs de graines, un de graines mélangées pour « les oiseaux du jardin » , un pour des graines de tournesol. Puis deux autres pour des boules de graisse emprisonnant aussi des graines.

Les moineaux bouffent tout, les bergeronnettes aiment le tournesol et les boules de graisse, les merles et les tourterelles ramassent les miettes au sol, parfois aussi s'invitent des pinsons et des verdiers. En fait, je connais mal les oiseaux, même très mal, et c'est Mathilde qui va chercher sur un livre, et prétend les reconnaître. Nous nous « fritons » un peu, elle veut avoir raison, et je déteste qu'elle me prenne en défaut.

Donc, Georges est revenu ce matin, il s'est montré à la baie vitrée. Il annonce l 'hiver et le froid. On dit que les palombes commencent à passer, vers les cols hérissés de fusils ou barrés de filets. Bientôt tous les oiseaux viendront s'alimenter ici, je les regarderai au jour levant, se succédant dans un ordre mystérieux, et ils nicheront à nouveau dans ma haie. Ce sont des matins où je pense aux toros sous les "encinas" et ce râle sourd de bonheur qui parfois soulevait las Ventas. Mon gros boxer viendra poser sa tête de peluche sur ma cuisse, me regardant de ses yeux éperdus, en poussant un gros soupir. Il m'arrive de lui parler. Je préfère parfois les histoires de chien ou d'oiseaux.

vendredi 8 octobre 2010

Merci Maestro Espla

« Ce que nous voulons, c'est amener un impotent agoniser dans un hopital. Le toreo est dans un état  catastrophique et nécessite une épuration. Ce serait une folie de porter le toreo à la Culture ».

Pas mal. Cette interview de Espla reportée dans Mundotoro. On pardonnera cette traduction rapide et certainement mauvaise, mais je pense assez fidèle. Pour ceux qui ne jaspinent pas l'ibère.

« il est patent que ce qui se passe en Catalogne a une claire intention politique. Je soupçonne que ce qui est en train de se faire maintenant se fait comme une revanche, et a de claires arrières pensées politiques. C'est le pire qui peut arriver au toreo. Il nous en a couté de nombreuses années pour nous libérer de la droite du Franquisme et maintenant, il se passe quelque chose de similaire. C'est le pire qui pouvait arriver »

Tiens donc! Ce n'est pas moi qui le dis!

Maintenant, concernant le passage du jour au lendemain de l'Intérieur à la Culture:

« C'est compliqué. Ce serait insensé de transférerle toreo à la Culture. Il y a beaucoup d'imprécisions, et nous ne savons pas clairement si le toreo est un spectacle, ou un art ou ce qu'il est. Il faut d'abord le définir en ensuite continuer à avancer ».

Tiens tiens!

« il n'est pas possible de transférer le toreo d'un ministère à un autre comme un meuble. En tout premier lieu nous devons procéder à une sérieuse restructuration, et reconsidérer beaucoup de choses. En premier lieu aussi un lessivage sérieux de l'image. C'est lamentable l'état dans lequel est le toreo aujourd'hui. Ce que nous voulons c'est amener un impotent pour agoniser dans un hôpital, et au jour d'aujourd'hui, le toreo est dans un état catastrophique. Il y a des années on m'a taxé de catastrophisme quand j'ai dit que la Fiesta nécessitait beaucoup de changements, parce qu'elle n'allait pas bien, et le temps m'a donné raison. Le toreo est blessé gravement et pas par les animalistes »

Ah bon?


« La Ministre ( de la Culture) est au travail. Elle s'est préoccupée du toreo et c'est ou déjà c'est important. Elle ne peut pas être le mage Merlin, et faire de la magie en touchant le toreo d'une baguette. Le passage à la Culture implique un processus qui fatalement sera long et ardu. Parce que nous dépendons de l'Intérieur pour quelque chose, et créer un nouveau système n'est pas facile ».

Allons bon!

« Toute cette polémique nuit au toreo, et ( ici une expression que je n'ai pas su traduire: nos estan cayendo los palos del sombraje porque): nous critiquons la Ministre, mais celle qui impose la raison, c'est elle. C'est elle qui amène du bon sens dans le débat. Il est bien vrai qu'elle ne peut pas accepter quelque chose d'inacceptable. On perd beaucoup de temps avec ça, sans suivre le sillage de la France pour que les toros soient Patrimoine immatériel pour l'Unesco »

Là, Maestro, vous vous faites quelques illusions.

Et pour la route, parlant du soutien du PP à los toros:

« Ce qu'on ne peut pas faire, c'est d'un coté aider, et d'un autre empocher 1000 millions (sic?) pour la plaza de Madrid. S'ils veulent aider, qu'ils fassent des cartels de qualité. On ne peut pas dire d'un coté 'Quelle merveille' et de l'autre offenser ainsi le toro. C'est une incohérence. Quand aussi bien le PSOE que PP oublieront les bulletins de vote, le discours sera autre ».


Puerta grande Maestro!





mercredi 6 octobre 2010

S'cusez, je vais dégueuler!

Il suffit qu'on soit gentil avec lui, et vlan, il nous en remet une couche, le Dédé!

Et quelle couche!
 Sa dernière production qu'on peut qualifier de dégueulasse, sous ces airs amènes qu'ont tous les révisionnistes actuels espagnols et autres, et je parle en connaissance de cause car je m'astreins à les lire, mérite un commentaire de texte détaillé.

Allons y donc, et pour la mise en bouche: « Si quelqu'un doit faire tapisserie aujourd'hui au grand bal des faux culs organisé par le PP au Sénat madrilène, ce ne seront pas les sénateurs socialistes qui, comme un seul homme, refuseront de déclarer la Fiesta Bien d'Intérêt Culturel » Oh les vilains, les lâches, les salauds. Mais continuons et citons toujours l'incontinent haineux.

« C'est triste à dire, mais ce grand parti dans lequel les élus aficionados sont largement majoritaires, se comporte comme une armée de godillots pour ne pas déplaire à leur leader Zapatero: en Catalogne, liberté de vote pour appuyer l'abolition. A Madrid, discipline de vote pour faire barrage à la motion taurine. Le message est clair: le PSOE, soucieux de ne pas déplaire à son leader, a délibérément épousé son option anti taurine...tout en demandant au monde taurin de ne pas politiser le débat ».

Voilà bien un raccourci dans la plus grande tradition des maîtres à penser franquistes du « tout petit », qui là me semble atteint de nanisme intellectuel. Voyons un peu. Le PSOE a toujours affirmé, contrairement au PP qui en fait un cheval de bataille électoral, que c'était aux Comunidades de statuer sur le problème du BIC et que lui, le PSOE ne voulait pas, encore moins de façon jacobine s'immiscer dans ce débat. La liberté de vote en Catalogne respectait ce désir. De plus elle laisse à chacun son libre arbitre sur un sujet après tout personnel et nullement national, encore moins politique, et aux politiques d'en répondre face à leurs électeurs. Que je sache, le Sénat est une assemblée nationale et Madrid (la Comunidad) s'est déjà prononcée en faveur du BIC, le 8 Avril de cette année. D'autres l'ont déjà fait, pas toutes certes. D'où cette idée saugrenue de passer en force, mais il est vrai que les idoles du diarrhéique et atrabilaire Dédé ont la nostalgie du passage en force. Voici donc une partie de la déclaration, en date du 5 Octobre 2010, du porte parole du PSOE, Carmela Silva, pour justifier sa position, qui est aussi, c'est vrai celle qu'a toujours soutenue Zapatero: « Nous voterons contre par respect pour le Sénat et pour les compétences assumées par les Communautés autonomes ». Bon ça peut faire grincer des dents mais ça a au moins le mérite de la clarté et surtout de la cohérence. On sait également très bien que le seul mot d'autonomie, bien que l'État espagnol soit un État autonomiste, provoque d'effroyables crises d'urticaire aux héritiers de la Phalange. Tiens et un petit dernier pour la route: « Le PP doit être conscient une fois pour toutes que nous vivons dans un État autonomiste, que les autonomies ont le droit et le devoir d'exercer leurs compétences. Après 32 ans, il est surprenant qu'il n'ait pas appris celà ». Curieux en effet, et dirons nous, concernant cette sensibilité politique, dramatiquement pathologique. Continuons chez l'irascible phosphorescent:

« Sauf miracle -il faudrait que quelques sénateurs désobéissent ou s'abstiennent de voter-, la motion ne passera donc pas, ce qui était prévisible, mais au moins les choses seront claires et les aficionados sauront à qui ils doivent cette marginalisation insupportable de leur culture depuis sept ans: Zapatero ».

Miracle, peut être pas, mais il faudra entreprendre une nouvelle « croisade ». Rendez nous Aznar, nom de Dieu. Moi, je n'étais pas déjà spécialement satisfait, mais je suis aussi très mesquin, d'avoir participé avec mes deniers et ceux de tant d'autres, via l'impôt, au lancement de « Tierras Taurinas » à l'Ambassade de France, avec la fine fleur du lobby des éleveurs qu'on ne peut pas taxer de gauchisme, ni de pro communisme, encore moins de socialisme. Ce qui par ailleurs n'enlève rien aux qualités de la dite publication, mais parle beaucoup.

Mais bon, qui a œuvré dans cette entreprise de destruction? Allez un petit effort. Tu ne vois pas? Mais bon, la corrida agissante n'est pas politisée! Tu veux rire? Non? Ah bon! Je vais prendre l'air, tiens! Je n'ai pas envie de te souffler la réponse!

Continuons:

« Etre aussi sourd qu'il est aux aspirations d'une grande partie des citoyens dans un domaine qui relève de la morale privée est une faute politique qui ne sera pas sans conséquences » Est t'on si sûr qu'il s'agit bien d'une grande partie de citoyens? Je pense plutôt, ce qui est normal, qu'une très grande partie des citoyens se fout royalement de la corrida, qu'une autre partie supporte mal le fait d'interdire, qu'il existe quelques passionnés, quelques farouchement contre et d'autres enfin qui vont à un spectacle. C'est cette dernière catégorie, business oblige qu'on favorise. Quant à la « morale privée » je ne vois pas. Je scrute, je réfléchis, je m'entête, je m'escagasse, je ne vois pas. Donc disons qu'il s'agit d'une malheureuse formule creuse assortie d'un appel véhément à la méthode Coué, ou l'ébauche d'un raisonnement par l'absurde. « et le pire de cette situation est qu'en agissant ainsi, le président du gouvernement (en minuscules notez bien) ravive le faux clivage politique qui ferait de la tauromachie l'apanage exclusif de la droite, ce qu'apprécieront à sa juste valeur, par exemple, les très nombreux subalternes regroupés au sein d'une section taurine de l'UGT » .Là mes seigneurs, nous commençons à entrer dans du dur, du populiste, du catégoriel, du Primo de Rivera fils. Je ne vois absolument pas ce que l'attitude de Zapatero, qui n'est pas forcément ma tasse de thé a de politique sinon à s'appuyer sur la Constitution et ne pas s'immiscer dans les prérogatives des Comunidades.


Mais le pire reste à venir chez l'inexpugnable. Oyez braves gens!

« Cette erreur due à un dogmatisme étroit, est de la même veine que celle qu'il a commise en ayant voulu imposer son choix lors des primaires socialistes madrilènes à l'occasion desquelles ce n'est pas la droite qui l'a battu, mais bien ses camarades », c'est beau comme de l'Aznar et je ne vois pas ce que cela vient foutre ici, à part que Zapatero devrait prendre l'irascible exubérant comme consultant, mais mes amis, tout cela n'était qu'un tour de chauffe, une montée en pression, et puisque vous languissez d'impatience je vous livre les derniers joyaux. « Cette politisation de la Fiesta par lui même tout en rejetant la faute sur d'autres, n'est pas sans rappeler non plus cette initiative désastreuse qui a pour nom « loi de mémoire historique », au travers de laquelle il a également pris le risque insensé de raviver le déchirures de la guerre civile » là mes agneaux, nous retombons sur le Dédé intempérant et intempestif qui nous avait ressorti un papier de l'infâme Mundotoro sur le thème de Cain et Abel, ravivant ce thème si cher des « deux villes », vous savez celles du bien et du mal. Ce même Mundotoro qui avait sorti un article abject sur la fosse de Viznar où on n'avait pas retrouvé Federico. Pur Phalangisme tout ça! Qu'il aille donc Dédé parler à ceux qui ont tout perdu pendant et après la Guerre d'Espagne de déchirure, eux qu'on poursuivait pour crime de rébellion, ou des faits antérieurs à 34, Grimau par exemple. Qu'il aille donc servir ce discours à ceux qui cherchent toujours leur père, leur mère, leurs racines, leur vie, leurs biens, leur qualité d'êtres humains anéantie dans les camps franquistes. Qu'il aille expliquer que les nombreuses études monographiques qui dans soixante pour cent des comunidades ont permis d'établir un bilan plus exact des ravages du franquisme sont inexactes. Qu'il m'explique pourquoi les franquistes sont dans la négation permanente alors que les historiens modernes traitent à part égales les responsabilités des uns et des autres. Personne à gauche ne nie les massacres des religieux ( Casanova) ou Paracuellos (Gibson) alors que les franquistes peuvent toujours nier Durango, Badajoz, Guernica, et les saloperies de la limpieza et même cette terrible extermination post guerre de 39 à 45. Allons Dédé, face aux grotesques manipulations de l'histoire, c'est la vérité qu'il faut établir et on ne stocke pas l'eau dans une passoire. Un peuple ne peut se bâtir que sur la vérité de sa mémoire et faire ainsi son deuil des souffrances. Et puisqu'il faut bien terminer, « avec pour seul résultat tangible la mise en accusation et la révocation du juge Garzon. Autrement dit, en voulant stigmatiser l'autre camp, il a causé la perte de celui qui, dans le sien, incarnait au yeux de tous une certaine idée de la justice ». Oups, là mes seigneurs c'est du lourd et Garzon sera bien étonné d'apprendre qu'il a été manipulé, lui qui mieux que personne ne doutait pas qu'il disposait des outils juridiques pour étayer son attaque. Ce n'est plus de l'intempérance c'est de la saloperie.

S'cusez, je vais dégueuler!

lundi 4 octobre 2010

Plastik Dédé




Tiens donc, pour en revenir à Dede.

Voici un homme d'une plasticité étonnante.

Après avoir fustigé les ayatollahs irresponsables qui mettaient en péril l'équilibre financier de la « fête », après avoir vanté les mérites de ces miraculeuses figuras qui seules peuvent remplir les arènes, avoir expliqué combien ce toro artiste était intéressant, difficile à toréer, brave au point que si on le piquait il prendrait des piques, d'un danger incompris, après avoir expliqué comment on pouvait composer des affiches « succesfull ».

Après avoir traité par un mépris provocateur toute forme de contestation, sur le thème moi qui sais je vous emmerde, le voilà, messieurs mesdames qui nous sert un discours que ni Xavier, ni Bernard, ni tant d'autres avec moi même ne désapprouveraient.

Depuis quand disons nous que les pires ennemis de la corrida sont les taurinos eux mêmes, que les figuras actuelles se comportent comme des abrutis, cupides, analphabètes et prétentieux, et que chaque fois qu'elles parlent de la corrida, elles feraient mieux ces figuras de fermer leur grande gueule d'ignares.

Depuis quand disons nous que faire un toro est affaire de passion, de déraison, qui, certainement, a peu à voir avec un compte d'exploitation. Passion, déraison, aficion!

Laissons lui le temps, et peut être comprendra t'il aussi que politiser comme il le fait la corrida, dans le sillage du PP qui n'a aucun autre terrain de manœuvre, est une ânerie mortifère, et que faisant cela, on risque bien, comme en catalogne de générer des positions de rejet, identitaires, contestataires. Je suis certain qu'il y a autant d'aficionados du coté du PP que du coté du PSOE. Dans ce cas, ceux, nombreux, qui n 'ont rien à foutre de la corrida, se mettront en opposition systématique par rapport aux autres. Et de plus, comment, quand comme lui, on prétend que cette corrida là est du coté de l'Art, comment peut t'on admettre une politisation.

Voilà donc aussi, qu'il invite les figuras à baisser leurs cachets. Mais ignore t'il que c'est bien parce qu'on accepte leurs conditions qu'elles, ces figuras, peuvent encaisser ces cachets. Et puis, dans cette logique libérale si chère à Dédé et ses amis, comment blâmer le veinard qui peut empocher ces sommes.

Je suis bien persuadé que ces figuras sont bien plus lucides que cela, et que cette politique de la terre brûlée est accentuée par des craintes sur un devenir de plus en plus incertain dans l'état, et que leur seul soucis est d'engranger au plus vite un max de pognon.

J'ai toujours dit combien son analyse de la prohibition à Barcelone était douteuse, de mon point de vue, combien ce fut une erreur de politiser un débat qui par essence ne l'est pas, quitte seulement à exacerber des réflexes identitaires qui eux sont bien réels, politiques et ne datent pas d'hier, même si on feint de s'en étonner aujourd'hui.

J'ai toujours dit combien cette recherche pathétique de protection soit auprès de l'Unesco soit du Ministère de la Culture était de mon point de vue encore, dangereuse et à double tranchant. Sa défense la Corrida doit la trouver et la susciter elle même.

Je signale tout de même, que déjà si on veut sauver la Corrida, il faudrait en respecter le strict règlement, et, dans le domaine réglementaire, il me semble qu'au moins en Espagne, le Ministère de l'Intérieur a bien plus, ou ,plutôt, aurait bien plus de ressources coercitives que celui de la Culture, qui fait d'un Paxti Rivera Ordonez un Chevalier des Arts et Lettres. Certes les Présidences espagnoles manquent trop souvent à leurs plus élémentaires devoirs dans le respect réglementaire, mais qu'en sera t'il des allumés de la Culture, qui de plus, disposeront de bien moins de ressources. Ce sera la garantie que les fraudes actuelles, tricheries, putadas en tous genres pourront se perpétrer sans le moindre risque.

Ce dont a besoin la Corrida c'est d'un retour à la loi, à la règle, à la raison. Elle a besoin de référents tels que l'étaient las Ventas et en finir avec ces « professionnels » douteux de tous poils qui, avec leurs calculs obscènes à court terme, tuent tout simplement la poule aux œufs d'or.
Elle a besoin que la parole soit rendue aux aficionados qui sont seulement autorisés à constater le naufrage et à fermer leur gueule.

Dédé qui est bien moins sot qu'il le laisse entendre parfois, commence à sentir le vent de la débâcle, lui le spécialiste du double langage et dont on pourrait se prendre à rêver qu'il mette ses talent et compétence au service de la Corrida et non du business.

A l'heure où j'écris cet article, Mora a triomphé à las Ventas, dans une faena, « LIDIA » me dit t'on âpre, d'une vingtaine de passes, devant des toros de Madrid.

Plus que jamais, rendez nous las Ventas!