Padilla récupère ou essaie de le faire de sa terrible blessure. Les images traînent partout de son visage arraché. C'est Internet. Antonete a tiré sa révérence mort d'un « tabacazo », à bout de souffle.
Bayonne fait des déficits chroniques, et sous la houlette de Monsieur Grenet, a réuni les 7 places françaises les plus importantes, en Espagne on parle de « plazas de primera », sacré « prestigioso presidente de l'OCT », pour baisser les honoraires des vedettes de « l'escalafon », qui ont vertement fait savoir, « qu 'économie libérale » oblige, il n'en était pas question. Qui se déballonnera le premier, après que les « grands » aient emmerdé les petits sur les dates des ferias, il faudra bien garantir des pleins, au propre comme au figuré.
De plus, est ce une façon de s'adresser à des « artistes », reconnus comme tels. Déjà qu'ils se sont extraits des emmerdes réglementaires possibles en échappant à l'emprise toute relative du Ministère de l'Intérieur, l'autre intérêt majeur, et peut être le seul de ce passage à la Culture, outre des masturbations d'égo, était de penser à un alignement de la IVA avec les autres disciplines artistiques. Évidemment dans le plus grand intérêt de la « fiesta nacional », et des heureux spectateurs « populaires » qui verront les prix des places significativement baisser. Deux remarques tout de même : nous avons un exemple parfaitement bien mené ici de lobbying avec les restaurateurs français et tout le monde a pu constater une baisse des additions , ainsi qu'une augmentation significative des embauches, et, de plus, qui aurait fait l'affront à Picasso de lui reprocher de vendre si cher ? Mais aussi, politiquement, qui en Espagne de droite ou de gauche, ira dire « on baisse l'IVA sur les corridas » ? Ah, putain ! j'oubliais, ce passage permet d 'envisager avec plus de sérénité la reconnaissance de la fiesta comme « machin de l'UNESCO ».
On est bien partout, dans la problématique du « pompier pyromane », car les mêmes qui ont vidé les arènes espagnoles, qui ont écœuré jusqu'au découragement certains aficionados en France aussi, entendent bien maintenir leurs pratiques mortifères pour la corrida, tout en convaincant les autres de bien vouloir pisser sur les braises mais surtout en laissant faire « ceux qui savent » et entendent bien rester sous la pompe à fric.
Mais, au fond, je suis désolé de le dire tout ceci est de bien peu d'importance dans ce monde déglingué. Pendant que certains frissonnent d'horreur au spectacle du sang versé du toro brave ou non, on lynche en direct Kadafi, et les images tournent en boucle, on avait déjà eu le spectacle si réconfortant des Ceaucescu, abattus comme des chiens contre un mur à l'issue d'un procès grotesque, on avait pu voir Sadam Hussein corde au cou, avant de glisser et tant d'autres choses quotidiennes avec des morts des blessés des estropiés, en Afrique ou ailleurs. Sans parler des enfants qui meurent de faim devant les cameras, alors que les aides sont honteusement détournées.
Et si on s'y intéresse, certains pays riches, sont maintenus, tout à fait sciemment, dans un état d'extrême pauvreté, pendant qu'on vole leurs ressources, impunément, au bénéfice d'une caste corrompue. Je sais c'est ridicule et « bobo » de se formaliser de ces choses, car nous sommes dans la « real politique » coco, et 20 pour cent de la population mondiale en détient 80 pour cent des richesses, mais, pour moi, qu'on le veuille ou non, il y a là un « vrai » problème « politique ».
Encore une fois, on est dans le « pompier pyromane » qui a fait des conneries et continue d'en faire, les mêmes, et demande au bas peuple de pisser tous en cœur, à la baguette, pour éteindre l'incendie.
Et plus surprenant encore. On s'étonne que dans ces pays peuplés tout de même de musulmans, l'islamisme soit présent. On va découvrir que la Libye tout comme l’Irak ça vaut le coup question pétrole, mais que c'est aussi un foutu pays, artificiellement construit et aux mains de diverses tribus. Et comme j'ai vraiment très mauvais esprit, je me demande si nous français aurions eu la même résolution, dans l'hypothèse où Kadafi aurait honoré ses promesses mirifiques de contrats. Et l'autre, en Syrie, il continue, et comme des poids lourds ont dit « pas touche » ben, on va essayer de négocier. Il continue en tous cas en menaçant de foutre le feu dans toute la région !
Et l'autre, le BHL, icône fragile, le dernier romantique et sa dégaine très étudiée, coiffure mi Chateaubriand mi Liszt, multimillionnaire, heureusement qu'il peut consacrer toute sa vie à réfléchir et sauver le monde du chaos. Chacun a les penseurs qu'il peut. Nous, le penseur officiel et adoubé c'est BHL.
La démocratie que je sache, est tout de même une « reprise» du Siècle des Lumières. Et les européens sont bien placés pour savoir qu'elle s'est installée à l'issue de longues luttes et de durs compromis. Elle est aussi le fruit d'une culture qui a ses racines dans la nuit des temps, et qu'il est illusoire de vouloir l'imposer de l'extérieur, car alors il s'agirait d'une pratique impérialiste qui pourrait rappeler de bien mauvais souvenirs. J'ose espérer qu'en effet en Libye, voire en Tunisie, il y ait vraiment une aspiration de cet ordre. On le verra bien vite. En tous cas, il faut se souvenir qu'on a soutenu toutes sortes de régimes en Afrique, et ailleurs simplement parce que les dictateurs ou les monarchies féodales soit vendaient leur pays soit étaient des remparts présumés contre l’ogre islamique.
Ah, j'allais oublier. La CRISE. Comme dirait San Antonio, il va falloir "lancebroquer" sévère là aussi.
Ah, j'allais oublier. La CRISE. Comme dirait San Antonio, il va falloir "lancebroquer" sévère là aussi.
Voilà, j'ai rentré mon bois pour l'hiver. Mes courbatures me rappellent que je n'ai plus vingt ans. Mathilde est partie par le train chez ses cousins à Toulouse. Elle était ravie. Je l'ai accompagnée au train avec sa grand mère de 89 ans. Elles riaient et se moquaient de mes inquiétudes. Je m'ennuie d'elle, je dois l'avouer. Georges est toujours seul, je crois, et ses plumes ne sont pas encore gonflées d'hiver.