Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

dimanche 2 juin 2013

torista, torerista!


Encore une fois, Xavier s'insurge contre les nouveaux errements de l'illuminé du Boucau. Le Vieux.
Je parle du Boucau. Bref !


Pour moi cela confirme seulement la nocivité et le peu de « verguenza » ou de « pundonor » de ce triste personnage, je parle du visionnaire des pins OCTien. J'emploie à dessein des termes taurins très applicables ces temps ci à un formidable Ferrera.



On évitera sa phase taurine, au cours de laquelle il démontra de vraies aptitudes à l'embrouille, à l'opportunisme voire à l'invective insultante, y compris vis à vis de ceux qui l'avaient aidé. Certains me comprendront.



On l'évitera par pudeur, ou simplement, parce que, au fond de nous, reste un respect pour celui qui « se met » devant les toros. Mais pour avoir eu la chance, si on veut, de le voir et même de me déplacer à Madrid, pour sa confirmation d’alternative, je peux affirmer que je ne fus jamais convaincu de ses facultés taurines. La confirmation d'alternative confirma, si on peut dire, ses carences.



Je dis aussi cela car, il a longtemps utilisé à tort et à travers, l'argument, selon lequel, lui, Dédé du Boucau, le Vieux, je parle du Boucau, savait tout car il avait été un grand torero, et que les contradicteurs, eux, n'y connaissaient rien, car ils ne savaient rien des toros, et devaient, par pudeur, la boucler. Autrement dit, lui savait, les autres non. Ce fut l'époque des « ayatollahs irresponsables ». Nous y reviendrons.



Ce genre d'argument est purement renversant, comme si, pour être critique littéraire il fallait être un Prix Goncourt, ou critique musical avoir été un virtuose, ou critique d'art, Prix de Rome. Je ne suis pas sûr que Vidal ait été un grand torero, ou Tio Pepe.



Navalon, que les « amigotes » du Dede d'alors démolissaient invraisemblablement, lui, fut plus qu'un practico, et s'essaya même à l'élevage de toros.



De plus, il faut bien avouer que lorsqu'on écoute la majorité des ex toreros qui se livrent à l'exercice du commentaire, direct live, je pense par exemple à Ruiz Miguel ou Munoz, on se dit que cela ne sert pas à grand chose d'avoir été oh combien, devant les toros, pour sortir de tels chefs d’œuvres de langue de bois ou de connerie. Je l’ai déjà dit, j'avais bien apprécié Joaquin Bernardo sur TV Madrid, mais il a arrêté. Il est vrai qu'il disait vraiment ce qu'il pensait des toros surtout, du genre il me plaît ou déplaît pour telle ou telle raison, et ce immédiatement ou presque à sa sortie, mais sûrement aussi, hélas pour nous car il l'a payé, ce qu'il pensait des hommes, en termes plus feutrés mais sans équivoque.



Moi je lui reconnais, au néo ignifugé du Boucau, le Vieux, Boucau, bien sûr, volontiers le mérite de vivre de sa passion. De s'être inventé une vie conforme à ses goûts. Je lui reconnais même un talent certain dans la réalisation de ses Terres Taurines, ibères et françaises, toujours très soignées et professionnelles dans la forme.



Mais je déteste son entrisme, permanent. Par exemple, il m'a fallu comme les autres contribuables,
mettre la main au porte monnaie pour financer son grand raout à l'Ambassade de France à Madrid pour le lancement de Tierras Taurinas ! J'ai suivi avec dégoût son flirt avec la Présidente de la Communauté de Madrid, Esperanza Aguirre y Gil de Biedma, membre éminent du PP, comtesse de Murillo et Grande d'Espagne. Ça peut aider, et cela a aidé. Il en a profité, prenant pour prétexte l'affaire de Barcelone pour entrer dans une campagne anti PSOE d'une violence absurde et pour le moins déplacée. Mais il fallait renvoyer l'ascenseur à la Comtesse. 


A cette époque, il nous vendait les infâmes saloperies de Mundotoro, tenu d'une main de fer par Jean Pierre Domecq, et en rajoutait dans l’abjection, portant des jugements de crétin arriviste façon « falangista », sur le devoir de mémoire, ou l'Espagne de Caïn et Abel. Tauromachiquement, il était dans une guerre d'une rare violence contre les « talibans » et autres « ayatollahs », irresponsables, évidemment incompétents, qui ne voyaient pas tout le bien que les figuritas de merde faisaient à la corrida, traînant dans leur sillage un public friqué, totalement incompétent. Cet afflux d'argent était de bon augure pour ses affaires. On le vit, mes amis espagnols m'en parlaient, entrer partout pour vendre son expertise et son statut de sauveur de la corrida en France dans les radios et surtout l'antenne intello de la droite dure, dépendant des « historiques propagandistes » en concurrence avec l'Opus Dei.



Il sur-utilisait sa Présidence à l'OCT, pour tirer la couverture à lui, rejetant dans l'ombre des gens aussi compétents aussi bien juridiquement que tauromachiquement que Zumbiehl, après avoir tiré un parti optimal des relations de cet honnête homme avec le Quai d'Orsay.



Pour tout dire, il semble que depuis les choses se soient un peu calmées : est ce en relation avec la mort de Jean Pierre Domecq, qui tenait toute cette troupe de minables d'une main de fer, ou avec une montée en présence plus qu'en puissance de Simon Casas à las Ventas et ailleurs en Espagne, alors que les relations entre nos deux virtuoses de l'entourloupe ne semblent pas au beau fixe.



Bref il nous a fait un revirement de jaquette flottante somptueux pour maintenant tenir un discours que jadis il exécrait, demandant des toros, alors qu'il n'y a pas si longtemps, sous la férule de MierdaToros, il expliquait combien ces toros « indultés », façon Desgarbado, étaient des diamants de génétique.



Pour tout dire, je pense également que la radicalisation du discours de certains ne comporte rien de bon pour le futur. Et surtout cette conviction maintenant avérée, d'avoir raison et d'avoir toujours eu raison. N'empêche que, face au désastre dans les arènes, on peut aussi décider de rester chez soi, de façon à ne pas alimenter la dérive. La corrida est aussi un spectacle et l'un des plus populaires à l'origine, et, sauf à mettre quelques détenteurs de la vérité aux guichets ou sur Internet pour juger des facultés toristes des impétrants, pour leur donner ou non le fameux sésame, et peut être en prime, l'avantage d’être cornaqués, par paquets de dix par quelques compétents, je ne vois pas comment on va leur interdire l'entrée des arènes.



De même, attention de ne pas tomber dans une autre déloyauté, incriminant, telle ou telle organisation, empresa, commission, édiles, qui ne font pas exactement ce qui se fait dans les organisations, empresas, commissions qui elles et eux sont vertueux, édiles inclus.



Je pense qu'il faudrait convenir de la difficulté pour n'importe quelle Commission par exemple de monter un programme équilibré et qui plaise à tous. Sachant qu'en général, pour certaines les bénéfices des corridas sont utilisés à d'autres financements festifs et que tout déficit serait en plus une bombe politique. Ce n'est pas le cas pour toutes.



Enfin, je voudrais aussi dire que les faenas de légende se sont faites avec, évidemment des toros qui les permettaient, qu'on le veuille ou non. C'est vrai que ce qui est insupportable , ce sont ces toros bouffis, armés façon zébus, décastés, faibles, mansos et sosos dont se repaissent les figuras. Tout aussi insupportable est de tout passer à certains encastes qui ont la chance de plaire aux nouveaux détenteurs de la vérité, alors que tout le monde sait, aussi, que pour répondre à la nouvelle demande, on met tout sur le marché. Je parle des fonds de campo.



On sait également que, normalement, lorsqu'on va chercher une certaine caste, plus proche du genio, on peut aussi fabriquer des objets taurins non identifiables, dont le seul mérite est leur aptitude à égorger. Ceci dit, je suis bien d'accord qu'il faut de tout dans la corrida, et que c'est aussi une façon de revenir à des sources quand prévalaient, sans que personne ne s'en offusque de grandes variétés de comportement. Mais parfois, en dehors de l'incompétence du torero, il faut savoir admettre qu'il n'y a rien à tirer du morlaco, et ne pas chercher à exiger une faena, quand une mise en place défensive est la seule chose à faire.



C'est probablement de spectacles dignes dont a besoin la corrida, essayant de regrouper, enfin, les tendances toristas et toreristas, en dehors de toute injure. Ceci ne peut passer que par un toro sérieux et des toreros qui comprendront enfin qu'ils mènent la corrida à sa mort s'ils ne changent pas de comportement. Enfin il me semble également que les Penas, plutôt que de s'affronter sur des terrains qui sont loin de n'être que taurins, ont un rôle de pédagogie à jouer, ainsi d'ailleurs que les organisations.


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